L'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République en mai 2007 inaugure une nouvelle phase de la vie politique française et transforme les formes du pouvoir exécutif par une surexposition de la fonction suprême de l'Etat.
Spécialiste de l’Italie contemporaine, Marc Lazar nous propose d’approfondir notre connaissance de la démocratie italienne, souvent qualifiée d’imparfaite, dans un essai très stimulant mêlant histoire et science politique, à la fois très dense, très clair dans le style comme dans l’exposé des idées, et accessible au grand public.
Le retour de Silvio Berlusconi à la présidence du Conseil en 2008 a ravivé le discours récurrent d’une République en crise, voire même en danger. Or, l’alternance et la bipolarisation caractérisent désormais la démocratie italienne.
L’objectif de L’Italie sur le fil du rasoir vise à comprendre cette Italie contemporaine en partant de l’analyse du scrutin de 2008 et à nuancer certaines idées reçues sur la République italienne. Ce regard est d’autant plus intéressant que l’auteur était présent dans la péninsule lors la campagne en tant que professeur invité à l’université Luiss de Rome (2007-2008) et à l’Université de Roma III. Par ailleurs, ce livre est publié simultanément des deux côtés des Alpes.
La méthode se calque sur l’analyse tocquevillienne : identifier les ruptures, terme à la mode chez nos politiques, plutôt les changements, et pointer les continuités, c’est-à-dire évaluer ce poids du passé notamment dans les cultures politiques italiennes. En effet, en Italie, le changement ne signifie pas une rupture nette avec la tradition. Selon l’auteur, il engendre une « modernité traditionnelle » : l’irruption de l’innovation et du nouveau y est indissociable de la persistance de l’ancien et de la tradition.
A ce titre, Marc Lazar souligne comment la mémoire de la guerre civile italienne qui a éclaté durant la Seconde Guerre mondiale participe à structurer l’affrontement politique sous la République. La permanence d’une forme extensive de guerre civile, l’équivalent de nos fièvres hexagonales chères à Michel Winock, se traduit par le recours à une violence tantôt bridée tantôt exacerbée comme dans les années 1960-1970, articulée autour de l’antagonisme anticommunisme/antifascisme qui a survécu à la fin de la guerre froide dans l’opposition pro-berlusconiens/anti-berlusconiens.
Le scrutin de 2008 s’inscrit dans un processus entamé en 1994 avec l’entrée sur la scène politique du Cavaliere et témoigne des transformations qui parcourent l’Italie d'aujourd'hui. Bipartisme imparfait lié à la recomposition en cours du paysage politique, renforcement du pouvoir exécutif, présidentialisation, personnalisation et fédéralisme sont les principales caractéristiques de cette transition entre une première et une deuxième République. Justement, seul bémol à l’ouvrage, nous aurions apprécié des propos moins allusifs sur l’évocation de cette deuxième République car aucun changement institutionnel n’est venu modifier en profondeur la Constitution de 1948.
Dans ces lignes, il s’agit donc moins de présenter le berlusconisme (étude déjà proposée par Marc Lazar dans L’Italie à la dérive (2006) et par Pierre Musso Berlusconi, le nouveau prince (2003) pour les ouvrages en langue française), que de comprendre le retour au pouvoir du chef du PDL qui a fait couler beaucoup d’encre en Italie et en Europe. Aussi, Silvio Berlusconi incarne cette modernité traditionnelle : paradoxalement, il se présente comme le candidat de la rupture par rapport à ses adversaires alors qu’il est présent dans le paysage politique depuis quatorze ans !
Un grand merci à Marc Lazar pour cette brillante synthèse, qui permet de corriger bien des idées reçues sur une démocratie italienne parvenue à s’enraciner durablement au moyen d’une étonnante plasticité. Finalement, à l’image des autres démocraties occidentales, la République italienne est entrée dans une phase nouvelle de son histoire au cours de laquelle elle est confrontée à des phénomènes contradictoires : la montée de la démocratie d’opinion, la résurgence de la démocratie représentative, et l’apparition de la démocratie participative.
Une lecture à prolonger avec le dossier spécial « Italie : la présence du passé » dirigé par Marc Lazarpour la revue Vingtième Siècle, Revue d’histoire, (n°100, octobre-décembre 2008) qui permet de mieux connaître la République italienne en ouvrant un dialogue entre chercheurs italiens et français qui confrontent leurs analyses sur sept thèmes essentiels : l’héritage du fascisme, la postérité du fascisme, l’Etat et la nation, les mutations de la société, l’essor économique, les métamorphoses de la culture, la place de la religion.
Auteur
Marc LAZAR
Titre
L’Italie sur le fil du rasoir.
Sous-titre
Changements et continuités de l’Italie contemporaine
- Audiowhores & Haze - Stay (Audiowhores Club Mix) - Copyright Feat. Jazzie B. - Roots (Album Mix) - Hanna Hais - I Say Gole (Lego's Main Vocal) - DJ Meme Orchestra Feat. Rachel Claudi - Any Love (Jamie Lewis Master Jam Mix) - David Penn & Jabato - En mi Casa (Original Mix) - One51 - Together As One (The Flute Dub) - Ayce DJ & Karlito ft. Paul Lee - Havana (Ayce DJ's Original Riomix) - Sandy Rivera & Haze - Love Me Deeper (Original Mix) - Julien Jabre - Vicious Circle - Dimitri From Paris Pres. Electra 90 - Rock This Town (Lifelike Mix) - Lefthander ft. Pouyah - Breaking New Ground (Undertone's Rhythmic Vocal)