En prêtant serment mardi
Barack Obama, un président pour les Etats-Unis
L’hypermédiatisation de cette journée d’investiture ne doit pas faire oublier que nous vivons à l’ère du numérique et de la communication. Le contexte explique davantage la résonnance mondiale d’un événement de portée nationale : l’entrée en fonction du président des Etats-Unis. L’image forte et le charisme exceptionnel du sénateur de l’Illinois donnent un écho particulier à cette élection organisée dans une période de crise aux Etats-Unis et dans un temps de troubles pour le Monde qui attend un signal fort des USA, à tel point que nous avions présenté Barack Obama comme un candidat de la mondialisation.
Il demeure que cette journée est historique à plus d’un titre. D’abord, elle consacre l’élection d’un métis à la tête de l’exécutif américain. Qui plus est, par son histoire, le premier personnage de l’Etat incarne le rêve américain. Puis, elle accompagne l’alternance démocratique au regard des résultats aux différents scrutins : un président démocrate succède à un président républicain. Enfin, elle clôt un cycle politique, celui de la révolution reaganienne entamé au début des années 1980.
L’unité retrouvée
Au risque de décevoir les supporters étrangers du candidat Obama, le nouveau président des Etats-Unis a prononcé un discours très politique dans lequel il rappelle à ses concitoyens et au reste du Monde qu’il n’accède pas à une présidence mondiale, mais bien à la magistrature suprême de l’Amérique, au service des Américains.
Dans ce discours, les références à deux textes fondateurs de la démocratie américaine, la Déclaration d’indépendance du
A ses yeux, il convient alors de « reconstruire l’Amérique » en renouant avec les valeurs communes qui ont réuni les Américains et qui ont été le ciment du développement de leur nation. Leur oubli durant les dernières années explique la situation de crise actuelle du pays. « Le temps est venu de réaffirmer la force de notre caractère, de choisir la meilleure part de notre histoire, de porter ce précieux don, cette noble idée transmise de génération en génération: la promesse de Dieu que nous sommes tous égaux, tous libres et que nous méritons tous la chance de prétendre à une pleine mesure de bonheur. » (ici référence implicite à la Déclaration d’indépendance).
C’est aussi poursuivre la construction de la jeune nation américaine. Par les mots employés, le discours de Gettysburg rendant hommage au sacrifice de milliers de citoyens qui se sont battus pour défendre ces valeurs retentit dans les paroles prononcées : « Pour nous, ils se sont battus et sont morts dans des lieux comme Concord et Gettysburg, en Normandie ou à Khe-Sanh (Vietnam, ndlr). A maintes reprises ces hommes et ces femmes se sont battus, se sont sacrifiés, ont travaillé à s'en user les mains afin que nous puissions mener une vie meilleure. » Barack Obama entend revivifier le rêve américain.
Réconstruire la puissance américaine
Le nouveau président a donc dessiné les grandes lignes de sa présidence, n’hésitant pas à critiquer la politique de son prédécesseur.
1. Relancer l’économie américaine, action qui devrait occuper en priorité le début de mandat : « nous agirons - non seulement pour créer de nouveaux emplois mais pour jeter les fondations d'une nouvelle croissance. ».
2. Fonder une société plus juste : « La question aujourd'hui n'est pas de savoir si notre gouvernement est trop gros ou trop petit, mais s'il fonctionne - s'il aide les familles à trouver des emplois avec un salaire décent, à accéder à des soins qu'ils peuvent se permettre et à une retraite digne. »
3. Rétablir le leadership américain dans les relations internationales et redorer l’image des USA dans le Monde: « Nous réaffirmons la grandeur de notre nation en sachant que la grandeur n'est jamais donnée mais se mérite. ».
Avec réalisme, et pour prévenir des éventuelles désillusions à venir, le Président a rappelé l’ampleur de la mission à mener : « les défis auxquels nous faisons face sont réels. Ils sont importants et nombreux. Nous ne pourrons les relever facilement ni rapidement. Mais, sache le, Amérique, nous le relèverons. » Déterminé, son discours conclut avec des paroles de George Washington, le premier président des Etats-Unis : « Qu'il soit dit au monde du futur, qu'au milieu de l'hiver, quand seul l'espoir et la vertu pouvaient survivre, que la ville et le pays, face à un danger commun, (y) ont répondu ».
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