mardi 29 septembre 2009

Rome dans Boccace 70 par Fellini

"Ah comme j'aime Rome. Qu'on y est bien... Quel plaisir de travailler ici" C'est par ces paroles que débute Boccace 70 avec un premier sketche signé Federico Fellini.

Charme des lieux, musique envoûtante de Nino Rota, et magie de Fellini… Ici le sketche La tentation du professeur Antonio (1962) prolonge la féérie de La Dolce Vita.

Fellini (le réactionnaire ?) filme encore merveilleusement la Ville éternelle en pleine expansion, prise dans le tourbillon du miracle économique, avec ses chantiers, ses grues, ses ouvriers (le quartier de l'E.U.R. - On aperçoit au loin le château d'eau visible dans l'Eclipse d'Antonioni), et une société en pleine mutation confrontée à la consommation de masse, à l'american way of life...


"Bevete più latte; Il latte fa bene; Il latte conviene ; Prodotto italiano…"



Bande annonce de Boccace 70

Zabriskie Point de Michelangelo Antonioni

Ce film méconnu réalisé en 1970 par Michaelangelo Antonioni conserve une actualité entière à travers sa réflexion sur la société contemporaine et surtout avec une ouverture sur ce que l'on nomme aujourd'hui le développement durable dans la dernière partie du film (cf. les plans le désert, l’eau, la vie et les activités humaines s’imposant à la nature).

Le film dresse un portrait de cette Amérique de la contestation des années soixante et tente de présenter les aspirations d’une jeunesse perdue en recherche de liberté que traduit ce road movie à la fois en avion et en Buick (une ambiguïté car si la voiture est associée à la liberté, elle demeure l'un des produits phare de la société de consommation).

Le film est principalement construit sur des oppositions visuelles, rythmiques et sonores. Bref, des images assez fortes. Opposition entre :

- la ville, Los Angeles, assez négative, centre de la modernité, consumériste, industrielle, conquérante d’espace, bref, cette société du gigantisme écrasant l’individu, et en même temps, lieu de confrontation sociale

- et le désert, Zabriskie Point et ses horizons, cette nature symbole des origines, très implicite avec le moment où le couple héros du film devient les Adam & Eve de l’Amérique moderne, imposant une réflexion sur l’histoire de l’Humanité et surtout son devenir.

Pour quelle issue ? Les plans d’ouverture et final identiques ne semblent pas être des plus optimistes…

We Love MrFReD

"We Love MrFReD" (Playlist Octobre 09)
- Rocco & Danny Marquez Billie Jean (Original Bootleg Mix)
- DJ Meme Orchestra Feat. Rachel Claudi Any Love (Jamie Lewis Master Jam Mix)
- Frank Roger La Baraka
- Copyright Feat. Jazzie B. Roots (Album Mix)
- One51 Together As One (The Flute Dub)
- Dimitri From
Paris Feat. Omar Strong Man (For Real) (Bibi Rmx)
- Claude Monnet Feat. Torre Corps à corps (CM Erodisco Vocal Mix)
- Milk & Sugar Let The Sun Shine (Terrace Mix)
- The Bucketheads The Bomb
- Michel Cleis La Mezcla
- Martin Solveig Heartbeat

Rocco & Danny Marquez Billie Jean (Original Bootleg Mix)

DJ Meme Orchestra Feat. Rachel Claudi Any Love (Jamie Lewis Master Jam Mix)

jeudi 25 juin 2009

"Tosca" dans "Quantum Of Solace"

Finalement, "Quantum Of Solace" propose l'une des meilleures scènes de la série des Bond, même si je maintiens que la manière de filmer demeure brouillonne, trop rapide à mon sens.

Je pense à la scène au festival de Bregenz (en Autriche) avec la mise en abîme entre l'opéra Tosca et l'enquête de notre agent secret préféré. Le drame de l'opéra à travers l'extrait du final de cet acte 2 (le meurtre de Scarpia par Tosca) se fond parfaitement avec la découverte du complot par 007.

Du coup, la musique de Puccini se superpose superbement aux images liées au scénario, intensité du drame (à la fois de l'opéra et du film) renforcée lors de la poursuite soutenue au niveau sonore par le seul prélude... Et le spectateur saisi par ce blackout peine à se rendre compte que l'issue du film est jouée à cet instant précis...

samedi 16 mai 2009

"Arrivederci, Roma"

Paroles: Pietro Garinei & Sandro Giovannini, pour la version italienne ; Fernand Bonifay & Roland Berthier pour la version française ; Carl Sigman pour la version anglais. Musique: Renato Rascel.

Titre original : "Arrivederci, Roma"

Chanson publiée en 1955

Interprètes: Tino Rossi (1956), Mario Lanza (1958), Nino Rota (1959), Nat King Cole, Dean Martin (1962 ?), Connie Francis (1959), Lucienne Delyle, Christophe (1983), Bobby Solo (1979) …


Mario Lanza & Luisa Di Meo, "Arrivederci, Roma"

Extrait du film Seven Hills of Rome – Arrivederci Roma – Les sept collines de Rome (1958)

Une comédie italo-américaine réalisée par Roy Rowland (1h44)

Scène tournée en extérieur Piazza Navona


Nino Rota, "Arrivederci, Roma"

Bande originale du film La Dolce vita (1959)

Scène tournée en studio avec pour décor les thermes de Caracalla

http://www.youtube.com/watch?v=O_goni1Y-WY (extrait de la B.O.F. à 1’55 du clip)


Dean Martin (de son vrai nom : Dino Paul Crocetti) "Arrivederci, Roma (Goodbye To Rome)"

(1962 ?) et autres versions


Les paroles évoquent des thèmes récurrents célébrant la Ville éternelle au cinéma ou dans la chanson : sa douceur de vivre, ses caractères onirique et romantique…


Paroles en Italien

T'invidio turista che arrivi,
t'imbevi de fori e de scavi,
poi tutto d'un colpo te trovi
fontana de Trevi ch'e tutta pe' te!

Ce sta 'na leggenda romana
legata a 'sta vecchia fontana
per cui se ce butti un soldino
costringi er destino a fatte tornà.

E mentre er soldo bacia er fontanone
la tua canzone in fondo è questa qua!

Arrivederci, Roma...
Good bye...au revoir...
Si ritrova a pranzo a Squarciarelli
fettuccine e vino dei Castelli
come ai tempi belli che Pinelli immortalò!

Arrivederci, Roma...
Good bye...au revoir...
Si rivede a spasso in carozzella
e ripenza a quella "ciumachella"
ch'era tanto bellae che gli ha detto sempre "no!"

Stasera la vecchia fontana
racconta la solita luna
la storia vicina e lontana
di quella inglesina col naso all'insù

Io qui, proprio qui l'ho incontrata...
E qui...proprio qui l'ho baciata...
Lei qui con la voce smarrita
m'ha detto:"E' finita ritorno lassù!"

Ma prima di partire l'inglesina
buttò la monetina e sussurrò:

Arrivederci, Roma...
Good bye...au revoir...
Voglio ritornare in via Margutta
voglio rivedere la soffitta
dove m'hai tenuta stretta stretta accanto a te!

Arrivederci, Roma...
Non so scordarti più...
Porto in Inghilterra i tuoi tramonti
porto a Londra Trinità dei monti,
porto nel mio cuore i giuramenti e gli "I love you!"

Arrivederci, Roma...
Good bye...au revoir...
Mentre l'inglesina s'allontana
un ragazzinetto s'avvicina
va nella fontana pesca un soldo se ne va!
Arrivederci, Roma!


Paroles en Français

Arrivederci Roma
Good bye et au revoir
Je n'oublierai jamais tes arènes
La douce fraîcheur de tes fontaines
Qui chantent l'amour sous ton ciel bleu
Ensoleillé

Arrivederci Roma
Good bye et au revoir
J'emporte avec moi tes ritournelles
Le gai tourbillon de tes ruelles
Et la douceur infinie de tes nuits
Parfumées

Dans le patio calme et tranquille
Ce soir, je suis venue rêver
La lune brille et, sur la ville,
Tous les feux de la nuit se sont mis à danser
Je vais quitter celui que j'aime
Et que j'aimerais pour la vie
Soudain, mon cœur a de la peine
En pensant que, bientôt,
Je serai loin d'ici

Arrivederci Roma
Good bye, ce soir je pars
Sous d'autres cieux, le destin m'appelle
Mais je te serai toujours fidèle
Je garde cachés nos souvenirs
Au fond de moi.

Arrivederci Roma
Pourtant, je sais qu'un jour
Des millions de cloches à la ronde
Sonneront le plus beau jour du monde
Quand je reviendrai vers le bonheur,
L'amour, la joie
Arrivederci Roma

jeudi 30 avril 2009

Pourquoi Nicolas Sarkozy s'agite-t-il autant ?


L'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République en mai 2007 inaugure une nouvelle phase de la vie politique française et transforme les formes du pouvoir exécutif par une surexposition de la fonction suprême de l'Etat.

Lire la suite de l’article sur contre-feux.com :

http://www.contre-feux.com/politique/pourquoi-nicolas-sarkozy-sagite-t-il-autant.php

Le petit monde d'Andy Wharol

David Lachapelle

dimanche 12 avril 2009

De la démocratie en Italie

Spécialiste de l’Italie contemporaine, Marc Lazar nous propose d’approfondir notre connaissance de la démocratie italienne, souvent qualifiée d’imparfaite, dans un essai très stimulant mêlant histoire et science politique, à la fois très dense, très clair dans le style comme dans l’exposé des idées, et accessible au grand public.

Le retour de Silvio Berlusconi à la présidence du Conseil en 2008 a ravivé le discours récurrent d’une République en crise, voire même en danger. Or, l’alternance et la bipolarisation caractérisent désormais la démocratie italienne.

L’objectif de L’Italie sur le fil du rasoir vise à comprendre cette Italie contemporaine en partant de l’analyse du scrutin de 2008 et à nuancer certaines idées reçues sur la République italienne. Ce regard est d’autant plus intéressant que l’auteur était présent dans la péninsule lors la campagne en tant que professeur invité à l’université Luiss de Rome (2007-2008) et à l’Université de Roma III. Par ailleurs, ce livre est publié simultanément des deux côtés des Alpes.

La méthode se calque sur l’analyse tocquevillienne : identifier les ruptures, terme à la mode chez nos politiques, plutôt les changements, et pointer les continuités, c’est-à-dire évaluer ce poids du passé notamment dans les cultures politiques italiennes. En effet, en Italie, le changement ne signifie pas une rupture nette avec la tradition. Selon l’auteur, il engendre une « modernité traditionnelle » : l’irruption de l’innovation et du nouveau y est indissociable de la persistance de l’ancien et de la tradition.

A ce titre, Marc Lazar souligne comment la mémoire de la guerre civile italienne qui a éclaté durant la Seconde Guerre mondiale participe à structurer l’affrontement politique sous la République. La permanence d’une forme extensive de guerre civile, l’équivalent de nos fièvres hexagonales chères à Michel Winock, se traduit par le recours à une violence tantôt bridée tantôt exacerbée comme dans les années 1960-1970, articulée autour de l’antagonisme anticommunisme/antifascisme qui a survécu à la fin de la guerre froide dans l’opposition pro-berlusconiens/anti-berlusconiens.

Le scrutin de 2008 s’inscrit dans un processus entamé en 1994 avec l’entrée sur la scène politique du Cavaliere et témoigne des transformations qui parcourent l’Italie d'aujourd'hui. Bipartisme imparfait lié à la recomposition en cours du paysage politique, renforcement du pouvoir exécutif, présidentialisation, personnalisation et fédéralisme sont les principales caractéristiques de cette transition entre une première et une deuxième République. Justement, seul bémol à l’ouvrage, nous aurions apprécié des propos moins allusifs sur l’évocation de cette deuxième République car aucun changement institutionnel n’est venu modifier en profondeur la Constitution de 1948.

Dans ces lignes, il s’agit donc moins de présenter le berlusconisme (étude déjà proposée par Marc Lazar dans L’Italie à la dérive (2006) et par Pierre Musso Berlusconi, le nouveau prince (2003) pour les ouvrages en langue française), que de comprendre le retour au pouvoir du chef du PDL qui a fait couler beaucoup d’encre en Italie et en Europe. Aussi, Silvio Berlusconi incarne cette modernité traditionnelle : paradoxalement, il se présente comme le candidat de la rupture par rapport à ses adversaires alors qu’il est présent dans le paysage politique depuis quatorze ans !

Un grand merci à Marc Lazar pour cette brillante synthèse, qui permet de corriger bien des idées reçues sur une démocratie italienne parvenue à s’enraciner durablement au moyen d’une étonnante plasticité. Finalement, à l’image des autres démocraties occidentales, la République italienne est entrée dans une phase nouvelle de son histoire au cours de laquelle elle est confrontée à des phénomènes contradictoires : la montée de la démocratie d’opinion, la résurgence de la démocratie représentative, et l’apparition de la démocratie participative.

Une lecture à prolonger avec le dossier spécial « Italie : la présence du passé » dirigé par Marc Lazar pour la revue Vingtième Siècle, Revue d’histoire, (n°100, octobre-décembre 2008) qui permet de mieux connaître la République italienne en ouvrant un dialogue entre chercheurs italiens et français qui confrontent leurs analyses sur sept thèmes essentiels : l’héritage du fascisme, la postérité du fascisme, l’Etat et la nation, les mutations de la société, l’essor économique, les métamorphoses de la culture, la place de la religion.


Auteur

Marc LAZAR

Titre

L’Italie sur le fil du rasoir.

Sous-titre

Changements et continuités de l’Italie contemporaine

Titre original (traduction)

Éditeur

Perrin

Collection

Date de sortie

2009

Prix

14,50 €

Nb de pages

188 p.

ISBN

ISBN 978-2-262-02947-0


Playlist Avril 2009

- Audiowhores & Haze - Stay (Audiowhores Club Mix)
- Copyright Feat. Jazzie B. - Roots (Album Mix)
- Hanna Hais - I Say Gole (Lego's Main Vocal)
- DJ Meme Orchestra Feat. Rachel Claudi - Any Love (Jamie Lewis Master Jam Mix)
- David Penn & Jabato - En mi Casa (Original Mix)
- One51 - Together As One (The Flute Dub)
- Ayce DJ & Karlito ft. Paul Lee - Havana (Ayce DJ's Original Riomix)
- Sandy Rivera & Haze - Love Me Deeper (Original Mix)
- Julien Jabre - Vicious Circle
- Dimitri From Paris Pres. Electra 90 - Rock This Town (Lifelike Mix)
- Lefthander ft.
Pouyah - Breaking New Ground (Undertone's Rhythmic Vocal)

dimanche 15 février 2009

La modernité selon Wong Kar Wai

La modernité (asiatique) selon Wong Kar-wai (In The Mood For Love, 2046, Eros…) au service d'un constructeur renommé de téléviseurs. Une rencontre saisissante entre publicité, technologie et Septième Art. Impossible de se demander ce que Michelangelo Antonioni aurait pu créer.


jeudi 12 février 2009

La modernité selon Michelangelo Antonioni


Au début des années soixante, Michelangelo Antonioni propose une nouvelle esthétique sur les écrans noirs permettant à la fois approfondissement et élargissement du néo-réalisme d’une part, et une abstraction plus poussée du septième art notamment en reliant image et psychologie des personnages, d'autre part, le tout s’inscrivant dans le contexte du miracle italien et des évolutions sociales qui l’accompagnent. D’ailleurs, il serait très réducteur de ramener ses œuvres à une simple peinture sociale de la bourgeoisie italienne.

Michelangelo Antonioni est souvent présenté à tort comme le cinéaste de l’incommunicabilité ou de la crise du monde contemporain. En fait, il s’interroge plus simplement sur les relations hommes-femmes sans y répondre. Que se passe-t-il entre un homme et une femme aujourd’hui ? Ou même, que ne se passe-t-il pas ?

Aussi, son art, déconcertant à l’époque, est le support à ces interrogations. Il crée un nouveau langage cinématographique où la dramaturgie classique n’a plus cours. Le malaise inexprimé, l’opacité des sentiments, du monde, tout est confié à la puissance énigmatique de l’image. Antonioni est le cinéaste de la modernité.

Qu’est-ce que le cinéma moderne ? Dissymétrie des regards échangés, champ-contrechamp décalés, découpage de l’espace, isolement des personnages dans leur cadre respectif, mutisme de la scène, objectivation de l’humain… Le réalisateur de Ferrare pose les canons de cette modernité dans une trilogie composée de L’avventura (1960) qui a reçu le prix du jury au festival de Cannes l’année où Federico Fellini a obtenu la palme d’or pour La dolce vita, La Notte (1961) et L’eclisse (1962).


L’avventura (1960) raconte la disparition subite et incompréhensible d’Anna (Lea Massari), une jeune femme et la recherche de celle-ci par Sandro (Gabriele Ferzetti), son futur mari et Claudia (Monica Vitti), son amie. Lors des recherches, Sandro et Claudia tombent amoureux l’un de l’autre, mais la présence/absence d’Anna, qu’ils ne retrouveront pas, empêche le couple de s’aimer.

« Le seul moyen de prolonger le néo-réalisme, déclarait Antonioni après chronique d’un amour, c’est de le diriger vers l’intérieur plutôt que vers l’extérieur. » L’avventura est exactement la mise en œuvre de ce principe : le bouleversement de Claudia et Sandro, causé par un élément extérieur, la disparition de Anna, bascule vers l’intérieur des personnages, et devient révélateur d’un désir, d’abord inacceptable, et qui, lentement, s’impose comme une évidence vitale. Mais sitôt ce désir consommé, la tristesse revient. Car finalement, tout cela est futile, si futile, et vain, et changeant, constate Antonioni. Vanité des atermoiements qui n’en est que plus criante dans ce milieu de la haute bourgeoisie italienne des années soixante, enrichie par le progrès, blasée dans ses excès, et qui, collectivement, a perdu pied avec la réalité. « Je voudrais y voir clair, être lucide », supplie Claudia, dépassée par ce qu’elle vit.

Le film est animé d’un mouvement interne qui part d’un « problème de femme », c’est à dire, l’insatisfaction et les doutes d’Anna, sur le point d’épouser un homme apparemment équilibré. Il est traversé par la lumineuse Claudia, qui s’abandonne sincèrement à cet amour, et finit par dévoiler, en dernière partie le « problème de l’homme » : assouvir son désir n’était qu’une manière d’échapper à lui-même. Claudia séduite, Sandro se retrouve seul face à ses angoisses.

Ainsi, ni Claudia, ni Anna, ni Sandro, ne sont responsables du drame qu’ils vivent. Le drame, chacun le porte déjà en soi, à sa manière : professionnellement, Sandro est un architecte raté, qui a des regrets de ne pas avoir été plus fidèle à sa vocation. Anna est en crise avec son héritage familial (un père rigoureux, croyant, déçu par l’attitude futile de sa fille), Claudia se comporte encore en amour comme une jeune fille et ne maîtrise absolument pas sa féminité, ni l’impact qu’elle peut avoir sur les hommes (voir, à cet égard, l’extraordinaire plan où, sur la place d’un petit village sicilien, elle est subitement entourée d’hommes du village qui la regardent avant tout comme un objet sexuel.). Chacun vit donc un état de crise caractéristique du monde moderne. Ces états sont révélés par la traversée d’un paysage et d’un pays, la Sicile, symbole d’une Italie traditionnelle et immuable. A propos de l’Avventura, Antonioni constatait : « Il y a dans le monde une fracture très grave entre la science, d’un côté, toute projetée vers l’avenir, et prête à renier chaque jour ce qu’elle était la veille, si cela lui permet de conquérir même une fraction de cet avenir, et de l’autre côté, une morale, raidie, figée, et qui toutefois, elle, continue à tenir debout. Dans l’avventura, la catastrophe est une impulsion érotique bon marché, inutile, malheureuse. Car le héros -quel mot ridicule !- de mon film se rend parfaitement compte de la nature grossière de l’impulsion érotique qui s’empare de lui, de son inutilité. Mais ça ne suffit pas. Voilà un autre mythe qui tombe, cette illusion qu’il suffit de se connaître, de s’analyser minutieusement dans les plis les plus cachés de l’âme. Non, cela ne suffit pas. Chaque jour on vit l’avventura, que ce soit une aventure sentimentale, morale, idéologique. »

Ainsi, plus rien, dans l’avventura ne repose sur de l’immuable ou de l’éternel : ni les sentiments des personnages, ni le décor, soumis aux aléas de la nature et à la violence du climat, ni même une éventuelle résolution de l’intrigue. Dans ce monde-là, qui est le nôtre, l’homme navigue d’une illusion à une autre et se raccroche à son désir, seule certitude fugace. Ce film réussit à donner une image de l’homme moderne, pris dans un univers changeant, en perpétuelle évolution, et qui, par déficit de croyance, ne peut plus se raccrocher à aucune tradition morale. (Nous avons reproduit ici les propos Sarah Petit http://www.arte.tv/fr/L-Avventura-d-Antonioni/506188,CmC=506190.html )


La Notte (1961) porte un regard sur la crise d’un couple d’intellectuels, l'écrivain à succès Giovanni Pontano (Marcello Mastroianni) et sa femme Lidia (Jeanne Moreau), entrain de mourir. La notte est le titre d'une toile de Roberto Sironi, que l'on aperçoit un instant dans le film. Elle s'intercale entre une première partie constituée d'une visite à la clinique où se meure Thomaso et d'une errance dans Milan et un épilogue d'une tragique tristesse sur la fin d'un amour.

« Avec La Nuit, j'arriverai à un résultat de compromis. Le compromis que l'on retrouve, aujourd'hui, dans la morale et même dans la politique. Les personnages, cette fois-ci, se sont trouvés, mais ils ont du mal à communiquer, parce qu'ils ont découvert que la vérité est difficile, elle demande beaucoup de courage et des résolutions irréalisables dans leur milieu. » (Antonioni).

La partie centrale de "la nuit milanaise" avec sa fête organisée en l'honneur d'un cheval de course ou ses invités se jetant dans la piscine, évoque souvent La dolce vita que Fellini a réalisé deux ans plus tôt avec le même Marcello Mastroianni. Marcello, journaliste superficiel, s'y montrait incapable de lire les signes du spirituel que Fellini distribuait tout au long de son parcours. Antonioni délivre un constat tout aussi terrible sans recourir au génial bric-à-brac spirituel de Fellini.

Comme à son habitude, Antonioni oppose le monde moderne, sa formidable inventivité, sa présence manifeste, ses lignes droites et ses bruits, aux corps fatigués, malades ou hystériques, incapables d'imaginer une nouvelle aventure, une nouvelle aube à leurs parcours.

Les allusions à la fatigue, à l'oubli de soi, sont nombreux. Valentina (Monica Vitti) lit Les somnambules d'Hermann Broch et Marcello affirme "Non je n'ai plus d'idée, juste des souvenirs" ou "La vie serait supportable sans les plaisirs". Il a perdu l'archaïque puissance de l'écrivain. Giovanni n'arrive plus à se projeter dans l'avenir.

Son amour de Valentina est probablement une voie plus forte et poétique que l'enlisement de son amour évanoui avec Lidia. En s'oubliant lui-même, il est devenu, comme le professeur Thomaso, peut-être un sujet amoureux mais plus un objet d'amour. Comment, dans ce monde qui se transforme, en arrive-t-on à s'aimer aussi mal ? Si les lignes des bâtiments sont droites, les pensées des hommes sont trop courbes et seul l'instinct des femmes leur permet de trouver, un peu mieux, leur chemin. (http://www.cineclubdecaen.com/realisat/antonioni/nuit.htm )


L’eclisse (1962) se déroule à Rome, l'été. Une jeune femme de condition modeste, Vittoria (Monica Vitti), insatisfaite d'une liaison sans amour, rompt avec son ancien amant, un attaché d'ambassade, Ricardo (Francisco Rabal), qui l'emploie comme traductrice. L'appartement de Riccardo est situé dans l'enceinte de l'E.U.R. banlieue crée par Mussolini qui se veut un pompeux mélange d'architecture antique et futuriste. Le couple a visiblement passé une nuit blanche et sa relation est dans l'impasse. Elle rencontre à la Bourse, où elle retrouve sa mère qui joue pour occuper ses loisirs, un jeune agent de change (Alain Delon) avec qui elle essaie de réapprendre à aimer. Mais le jeune homme va la décevoir et Vittoria va bientôt retrouver le goût amer de la solitude.

Le film ouvre sur la séparation du couple à travers une scène remplie de modernité. C’est un moment de latence, une parenthèse de silence où les mots, comme usés d’avoir été trop prononcés, ne servent plus à rien (signalons qu’Antonioni n’a jamais vraiment cru au pouvoir du dialogue pour résoudre les conflits). Le silence sonne donc le glas de l’union du couple et creuse activement sa béance entre ces deux êtres qui sont déjà séparés comme le montrent les images suivantes qui définissent à la fois la problématique du film et l’essence même du cinéma moderne.

Les temps morts d'Antonioni ne montrent pas seulement les banalités de la vie quotidienne, ils recueillent les conséquences ou l'effet d'un événement remarquable qui n'est que constaté par lui-même sans être expliqué (la rupture d'un couple, puis celle d'un second). La méthode du constat chez Antonioni a toujours cette fonction de réunir les temps morts et les espaces vides : tirer toutes les conséquences d'une expérience décisive passée, une fois que c'est fait et que tout a été dit, "quand tout a été dit, quand la scène majeure semble terminée, il y a ce qui vient après" (Antonioni, cinéma58, septembre 58).

Les images d'Antonioni, qui suivent impersonnellement un devenir, n'en subissent pas moins de rapides ruptures. Nous sommes renvoyés à des espaces quelconques, déconnectés. La connexion des parties de l'espace n'est pas donnée, parce qu'elle ne peut se faire que du point de vu subjectif d'un personnage absent, ou même disparu, non seulement hors champ, mais passé dans le vide.

Bref, L’eclisse est aussi remarquable pour la façon dont Antonioni filme Vittoria marchant, seule, dans les grandes rues de cette ville italienne, proposant une approche photographique de l'architecture moderne.

A partir de L'éclipse, l'espace quelconque n'est plus seulement déconnecté mais vidé, déserté. C'est que, de conséquence en conséquence, les personnages se sont objectivement vidés : ils souffrent moins de l'absence d'un autre que d'une absence à eux-même. (http://www.cineclubdecaen.com/realisat/antonioni/eclipse.htm )


Il deserto rosso (1964) s’inscrit en continuité de La Notte et de L’eclisse car ils traitent de thèmes semblables et ont pour actrice principale la magnifique Monica Vitti.

mercredi 28 janvier 2009

Barack Obama veut "reconstruire l'Amérique"

En prêtant serment mardi 20 janvier 2009 à Washington, le candidat Obama est mort. Point de « Yes We Can » dans le discours d’investiture du 44e président des Etats-Unis, mais une sobriété de ton face aux défis à relever.

Barack Obama, un président pour les Etats-Unis

L’hypermédiatisation de cette journée d’investiture ne doit pas faire oublier que nous vivons à l’ère du numérique et de la communication. Le contexte explique davantage la résonnance mondiale d’un événement de portée nationale : l’entrée en fonction du président des Etats-Unis. L’image forte et le charisme exceptionnel du sénateur de l’Illinois donnent un écho particulier à cette élection organisée dans une période de crise aux Etats-Unis et dans un temps de troubles pour le Monde qui attend un signal fort des USA, à tel point que nous avions présenté Barack Obama comme un candidat de la mondialisation.

Il demeure que cette journée est historique à plus d’un titre. D’abord, elle consacre l’élection d’un métis à la tête de l’exécutif américain. Qui plus est, par son histoire, le premier personnage de l’Etat incarne le rêve américain. Puis, elle accompagne l’alternance démocratique au regard des résultats aux différents scrutins : un président démocrate succède à un président républicain. Enfin, elle clôt un cycle politique, celui de la révolution reaganienne entamé au début des années 1980.

L’unité retrouvée

Au risque de décevoir les supporters étrangers du candidat Obama, le nouveau président des Etats-Unis a prononcé un discours très politique dans lequel il rappelle à ses concitoyens et au reste du Monde qu’il n’accède pas à une présidence mondiale, mais bien à la magistrature suprême de l’Amérique, au service des Américains.

Dans ce discours, les références à deux textes fondateurs de la démocratie américaine, la Déclaration d’indépendance du 4 juillet 1776 et le discours de Gettysburg prononcé par Abraham Lincoln le 19 novembre 1863, témoignent la volonté du 44e président d’apparaître comme le restaurateur d’une unité perdue, notamment avec la guerre en Irak, et d’inscrire son action dans une continuité : America Is Back (pour plagier le slogan de Ronald Reagan en 1980).

A ses yeux, il convient alors de « reconstruire l’Amérique » en renouant avec les valeurs communes qui ont réuni les Américains et qui ont été le ciment du développement de leur nation. Leur oubli durant les dernières années explique la situation de crise actuelle du pays. « Le temps est venu de réaffirmer la force de notre caractère, de choisir la meilleure part de notre histoire, de porter ce précieux don, cette noble idée transmise de génération en génération: la promesse de Dieu que nous sommes tous égaux, tous libres et que nous méritons tous la chance de prétendre à une pleine mesure de bonheur. » (ici référence implicite à la Déclaration d’indépendance).

C’est aussi poursuivre la construction de la jeune nation américaine. Par les mots employés, le discours de Gettysburg rendant hommage au sacrifice de milliers de citoyens qui se sont battus pour défendre ces valeurs retentit dans les paroles prononcées : « Pour nous, ils se sont battus et sont morts dans des lieux comme Concord et Gettysburg, en Normandie ou à Khe-Sanh (Vietnam, ndlr). A maintes reprises ces hommes et ces femmes se sont battus, se sont sacrifiés, ont travaillé à s'en user les mains afin que nous puissions mener une vie meilleure. » Barack Obama entend revivifier le rêve américain.

Réconstruire la puissance américaine

Le nouveau président a donc dessiné les grandes lignes de sa présidence, n’hésitant pas à critiquer la politique de son prédécesseur.

1. Relancer l’économie américaine, action qui devrait occuper en priorité le début de mandat : « nous agirons - non seulement pour créer de nouveaux emplois mais pour jeter les fondations d'une nouvelle croissance. ».

2. Fonder une société plus juste : « La question aujourd'hui n'est pas de savoir si notre gouvernement est trop gros ou trop petit, mais s'il fonctionne - s'il aide les familles à trouver des emplois avec un salaire décent, à accéder à des soins qu'ils peuvent se permettre et à une retraite digne. »

3. Rétablir le leadership américain dans les relations internationales et redorer l’image des USA dans le Monde: « Nous réaffirmons la grandeur de notre nation en sachant que la grandeur n'est jamais donnée mais se mérite. ».

Avec réalisme, et pour prévenir des éventuelles désillusions à venir, le Président a rappelé l’ampleur de la mission à mener : « les défis auxquels nous faisons face sont réels. Ils sont importants et nombreux. Nous ne pourrons les relever facilement ni rapidement. Mais, sache le, Amérique, nous le relèverons. » Déterminé, son discours conclut avec des paroles de George Washington, le premier président des Etats-Unis : « Qu'il soit dit au monde du futur, qu'au milieu de l'hiver, quand seul l'espoir et la vertu pouvaient survivre, que la ville et le pays, face à un danger commun, (y) ont répondu ».

mercredi 21 janvier 2009

UMP : Horizon 2012 (2/2)

Second volet de notre analyse des enjeux liés aux récents changements à la tête de l’UMP. Article publié sur contre-feux.com http://www.contre-feux.com/politique/ump-horizon-2012-22.php

Avec la nomination de Patrick Devedjian au gouvernement et la promotion de Xavier Bertrand à l'UMP, Nicolas Sarkozy marque son retour dans la vie politique intérieure. La reprise en main présidentielle et la volonté de construire l’avenir de l’UMP qui s’opèrent dans une conjoncture spécifique ont été présentées dans un précédent article. Deux autres enjeux doivent encore attirer notre attention.

Neutraliser les ambitions de Jean-François Copé

Pour l’heure, la nouvelle organisation de l'UMP permet au chef de l'Etat d'organiser la confrontation entre les trois pôles fondamentaux du pouvoir que sont le parti, le groupe à l'Assemblée nationale et le gouvernement et de permettre l'irruption de personnalités mal connues du grand public mais qui ont vocation à vite devenir de solides poids lourds de la majorité.

Ces grandes manœuvres ne sont pas innocentes. Elles cherchent certainement à assurer le maintien du camp sarkozyste à la tête de l’UMP en 2017. Si la limitation à deux mandats présidentiels inscrite désormais dans la Constitution permet de taire les divisions, la guerre des chefs risque de ressurgir au cours du deuxième éventuel et probable quinquennat de Nicolas Sarkozy.

Le principal clivage rival au camp sarkozyste prend chaire en Jean-François Copé qui, à la tête du groupe parlementaire, se positionne au sein du parti et commence à rassembler autour de sa personne. Ce dernier n’a-t-il pas créé un club « Génération France » dans cette perspective ? Le maire de Meaux multiplie les antennes en province et assure qu'une bonne quarantaine de députés l'ont déjà rejoint. Jean-François Copé fait le pari de l'impossibilité pour l'UMP de se ressourcer et cherche à se rendre incontournable à l'extérieur du dispositif Sarkozy. Aussi, le retour de Xavier Bertrand sur les bancs de l’Assemblée nationale risque de neutraliser partiellement ses projets. En effet, l’ancien ministre du Travail fait le pari inverse du président du groupe UMP au palais Bourbon, cherchant à se rendre indispensable à Sarkozy à l'intérieur de son système. « Il faut montrer que l'UMP n'est pas le parti républicain ou démocrate à l'américaine qui ne s'intéresse qu'à la présidentielle », expliquait récemment celui qui a parfaitement compris ce que le Président attend : une pacification et une remise en état de marche de l'UMP.

Patrick Devedjian se targue d'avoir réussi à faire passer l'UMP d'«un parti de conquête du pouvoir, qui a parfaitement atteint son objectif avec l'élection de Nicolas Sarkozy» à «un parti de soutien aux réformes. Cette mutation pas très facile à faire, je crois qu'elle est faite». L’arrivée de Xavier Bertrand correspond à une période nouvelle pour l’UMP, imposée par la crise économique, avec pour perspective les prochains scrutins européen et régional à court terme, et présidentiel à moyen terme. Le nouveau secrétaire devra donc gérer à la fois les résultats électoraux et les courants tout en préparant 2012.

Vers une nouvelle culture politique à droite ?

Si Nicolas Sarkozy semble bousculer la culture politique à droite, cette observation mérite d’être nuancée. C’est dans la forme plus que dans le fond que les changements sont réels. Sur ce point, l’excellente thèse sur les mouvements gaullistes de 1958 à 1976 soutenue par Jérôme Pozzi (1) le 6 décembre 2008 à l’Université de Nancy 2 est assez éclairante.

Ainsi, le jeune historien rappelle que l’UNR (1958-1968) et l’UDR (juin 1968-1976) sont les partis du président. La culture gaulliste fait que le mouvement politique calque son fonctionnement sur le système institutionnel de la Ve République avec pour conséquence le refus d’une présidence du mouvement gaulliste au profit d’un poste de secrétaire général. Même si le secrétaire général est élu par les membres du comité central, la décision se prend en amont dans le bureau du chef de l’Etat (De Gaulle, puis Pompidou) qui est en fait le véritable président du parti. Par ailleurs, la vitalité du parti correspond aux campagnes présidentielles rarement pendant le septennat. Cette organisation partidaire possède à la fois ses avantages (efficacité, discipline, évite les courants et divisions, groupe parlementaire important) et ses inconvénients (difficultés à renouveler les idées et les hommes, démocratie interne très limitée). Les partis post-gaullisme, le RPR puis l’UMP, rassemblant gaullistes et libéraux, ont hérité de cette culture qui a marqué l’histoire des partis de droite sous la Ve République.

Nicolas Sarkozy tenterait-il de rompre avec cette culture ? Contrairement à ses prédécesseurs, l’ancien maire de Neuilly demeure président de l’UMP tout en exerçant sa fonction de chef d’Etat. Sa politique d’ouverture gouvernementale a remis en cause des idées établies. Mais quelles étaient ses intentions initiales ? Importer de la démocratie américaine la pratique bipartisane de gestion des affaires ou déstabiliser l’opposition en offrant à des élus socialistes des sièges au gouvernement ? Ou simplement briser les éventuelles oppositions venues de son camp ?

A l’UMP, l’arrivée de Xavier Bertrand est certes censée redynamiser le parti à la veille des scrutins européen et régional. Surtout, cette relance inédite à mi-mandat s’inscrit aussi dans le choix d’ouvrir un débat idéologique au sein du parti afin de dégager un programme pour les prochaines élections présidentielles. La crise économique réoriente la politique du gouvernement forçant le parti à réadapter son discours.

Toutefois, la continuité semble plutôt l’emporter. Ces changements à la tête de l’UMP traduisent la volonté de préparer la prochaine échéance présidentielle. Malgré la crise économique qui ne favorise pas la droite, la victoire de l’UMP s’avère possible avec les divisions de la gauche. En fait, par ce jeu des chaises musicales à la tête de l’UMP, Nicolas Sarkozy a annoncé officieusement sa candidature pour 2012.

(1) Jérôme POZZI, Les mouvements gaullistes de 1958 à 1976 : la diversité d’une famille politique, réseaux, cultures et conflits, thèse sous la direction de Monsieur le Professeur Jean El Gammal, Université de Nancy 2, 2008, 4 volumes, 1473 pages.